Marshall Rosenberg sur le Changement Social – Introduction

En tant que pratiquant de la CNV, comprenons qu’oeuvrer pour le changement social fait partie intégrante de ce processus, tel que le souhaitait son fondateur, Marshall Rosenberg.

Ne limitons pas la CNV au développement personnel, égotique, auto-centré et découvrons la beauté et toute l’abondance de ce processus.

Ces partages ont donc pour but de vous permettre de comprendre pourquoi et comment, selon Marshall Rosenberg, il est nécessaire d’oeuvrer pour le changement social.

Ces extraits sont issu d’un atelier animé par Marshall Rosenberg à San Diego en mai 2000 et sert d’introduction à sa sagesse pour soutenir efficacement le changement social. Il ramène notre attention à des questions fondamentales :

  • Quelle est à la racine de tout problème social ?
  • Quels besoins suis-je en train de satisfaire en m’impliquant ?
  • De quoi avons-nous besoin pour provoquer un changement ?

De la manière dont nous communiquons, à l’intention que nous apportons à chaque interaction et aux structures organisationnelles que nous soutenons, le changement social « commence par moi ». Marshall montre comment la Communication Non Violente peut nous aider à créer une culture interne de la paix qui nous aidera à provoquer un changement social durable.

Aspiration au changement systémique

Un participant : Je suis juste curieux, que pouvons-nous faire pour changer la source des problèmes sociaux au lieu de traiter les symptômes de tous les problèmes, pour arriver à la racine de tout cela ? Que pouvons-nous faire pour changer ce qui s’est passé il y a huit mille ans, ou peut-être le reproduire de manière compatissante afin de le changer au cours des huit mille prochaines années ?

Marshall Rosenberg : Tout d’abord, je peux vous dire une stratégie que j’essaie de suivre moi-même, pour me libérer de la manière dont j’ai été programmé et être en harmonie avec la façon dont je choisis de vivre, avec la manière dont je reflète l’histoire qui résonne le plus dans mon cœur. En d’autres termes, je m’efforce de créer ce monde choisi en moi. La paix commence par moi.

Ensuite, j’aime vraiment le paradigme que j’ai choisi. J’ai découvert que ce n’est rien de nouveau.

On m’a dit en Colombie-Britannique, par certaines personnes autochtones avec lesquelles je travaillais là-bas, qu’elles aimaient ce que je présentais. Elles ont dit : « Tu sais, Marshall, c’est exactement ce que nos aînés nous ont enseigné », et des Palestiniens avec lesquels je travaillais ont dis que ce que j’ai développé comme un nouveau paradigme pour moi-même, c’est tout simplement l’islam. Ce que j’ai trouvé fonctionne pour moi et semble également être quelque chose que d’autres personnes ont choisi comme leur propre paradigme. Alors faisons de notre mieux pour partager ce nouveau paradigme avec les autres. C’est une façon de provoquer un changement social. Partageons ce qui fonctionne pour nous, ce qui enrichit notre vie, sans critiquer l’ancien paradigme, sans les traiter de fanatiques… disons ce que nous aimons dans notre histoire, et comment elle a enrichi notre vie.

Ensuite, nous pouvons clarifier à quoi ressembleraient les structures sociales. À quoi ressembleraient les gangs (organisations) qui fonctionnent en harmonie avec le paradigme que nous choisissons ? Et comment pouvons-nous développer nos compétences pour transformer radicalement les structures existantes en celles qui sont en harmonie avec notre paradigme ?

Ensuite, je pose la question : Quelle éducation est nécessaire pour que les gens aient notre paradigme afin qu’ils puissent créer d’autres structures qui ressemblent à notre paradigme ? J’essaie de travailler dans ces quatre domaines ensemble.

Le dernier point, l’éducation, est celui sur lequel je mets beaucoup d’énergie. Je veux que la prochaine génération de personnes dans le monde entier soit formée dans un paradigme radicalement différent, et avec des compétences pour créer des structures qui soutiennent le nouveau paradigme.