En tant qu’agents du changement social, si nous n’agissons pas à partir de la spiritualité, nous risquons de causer plus de mal que de bien.

Ce que je veux dire par spiritualité, c’est que, moment après moment, nous restons connectés, à notre propre vie et à celle des autres.
Et nous pouvons découvrir notre spiritualité posons-nous les questions suivantes :

• Quelle est la bonne vie ?
• À quoi aspirons-nous ?

Cette qualité de conscience nous aidera à développer une spiritualité enrichissante qui nous permettra de nous connecter avec nous-mêmes et avec les autres au niveau du cœur. Nous sommes tous politiquement sophistiqués, nous connaissons toutes les structures dangereuses qui existent, nous sommes très perspicaces pour voir ce qui ne va pas dans le monde, et nous allons le changer. Si nous ne faisons pas d’abord un changement spirituel radical en nous-mêmes, nous ne serons pas efficaces ; en fait, nous pourrions même contribuer à ce qui se passe déjà.

Alors, oui, nous allons commencer par nous-mêmes, mais attention, car la spiritualité peut devenir réactionnaire si nous incitons les gens à être tellement calmes, acceptants et aimants qu’ils tolèrent les structures dangereuses.
La spiritualité dont nous avons besoin pour le changement social est celle qui nous mobilise en faveur du changement social.
Elle ne nous permet pas simplement de rester assis là et d’apprécier le monde quoi qu’il arrive : elle crée une qualité d’énergie qui nous pousse à l’action. À moins que notre développement spirituel n’ait cette qualité, je ne pense pas que nous puissions créer le genre de changement social que j’aimerais voir.

La spiritualité que j’essaie de vivre est une spiritualité très simple. Je m’ennuyais de toutes mes expériences avec les églises et les synagogues, alors j’ai besoin d’une spiritualité qui soit vivante pour moi, qui ne nécessite pas beaucoup de mots.

J’aime la façon dont Joseph Campbell l’a résumée. Joseph Campbell est un homme qui a beaucoup écrit sur les mythes et les religions comparées. Il a essayé de trouver ce qu’il y avait de beau dans toutes les religions, et il a découvert que, à ses oreilles, elles disaient toutes la même chose, et il aimait ce qu’il entendait.Alors, quelle est sa synthèse de la spiritualité ? Ce que toutes les religions fondamentales disent, c’est ceci : Ne faites rien qui ne soit pas un jeu.

Je prédis que lorsque nous aurons cela en tête – ne faites rien qui ne soit pas un jeu – nous verrons que le jeu le plus amusant au monde est de rendre la vie merveilleuse.

Comment rendre la vie merveilleuse ? Ne faites rien qui ne soit pas un jeu.

Attendez que ce soit un jeu. Et ce sera un jeu au moment où notre pleine conscience sera tournée vers une vision enrichissante de la vie. Ensuite, utilisez votre pouvoir au service des besoins humains et planétaires. Utilisez votre pouvoir pour enrichir la vie en répondant aux besoins.

Le changement social consiste à nous libérer de toute théologie, de toute spiritualité qui n’est pas en harmonie avec ce que nous croyons nous permettra de créer le genre de monde que nous souhaitons.

Soyons très clairs sur le genre de monde que nous souhaitons, puis commençons à vivre de cette manière.
Dès que nous commençons à vivre selon une spiritualité différente, nous commençons déjà le changement social.

Vous ne voulez pas vous arrêter là, mais dès que nous vivons – et dans la mesure où nous vivons – une spiritualité différente, le changement social commence.
Le développement spirituel des personnes détermine en grande partie le type de monde que les gens vont créer, le type de structures sociales qu’ils vont créer.

Par exemple, le développement spirituel dont nous avons besoin, tel que je comprends la spiritualité, se concentre sur quelques questions :

• Quelle est notre nature en tant qu’être humain ?
• À quoi aspirons-nous ?
• Qu’est-ce que la bonne vie ?

La spiritualité à laquelle j’ai été exposé – la culture dans laquelle j’ai grandi – considérait la bonne vie commeune punition des méchants.
Les bonnes forces punissent les mauvaises forces. Je dirais que cette spiritualité est encore notre numéro un.
Les enfants de notre culture y sont exposés, en particulier de sept à neuf heures du soir lorsqu’ils regardent des émissions de télévision. Dans 75 % de ces programmes, le héros, les gentils, tuent quelqu’un ou battent quelqu’un.
Nous ne pouvons pas blâmer la télévision pour cette spiritualité ; de nombreux livres saints ont été utilisés pour enseigner le même message.

Mais je voulais définir ma spiritualité d’une manière différente.

Ces extraits sont issu d’un atelier animé par Marshall Rosenberg à San Diego en mai 2000 et sert d’introduction à sa sagesse pour soutenir efficacement le changement social.

En tant que pratiquant de la CNV, comprenons qu’oeuvrer pour le changement social fait partie intégrante de ce processus, tel que le souhaitait son fondateur, Marshall Rosenberg : ne limitons pas la CNV au développement personnel et égotique !

Ces partages ont donc pour but de vous permettre de comprendre pourquoi, selon Marshall Rosenberg, il est nécessaire d’oeuvrer pour le changement social et comment.