Pourquoi les jugements sur autrui sont générateurs de violence ? Approche de la Communication Non Violente
Les jugements peuvent être une source de violence dans nos relations interpersonnelles. Ils peuvent entraîner des sentiments de colère, de frustration et d’injustice chez les personnes qui se sentent jugées, et peuvent également causer des ruptures de communication et des préjugés qui mènent à la discrimination et à la violence.
Lorsque nous jugeons les autres, nous émettons un avis sur leur comportement, leurs idées ou leur personnalité. Ce jugement peut être perçu comme une critique ou une attaque personnelle et peut entraîner une réaction défensive de la part de la personne qui se sent jugée. Cela peut mener à des conflits verbaux ou physiques, et rendre plus difficile la résolution des conflits.
Par exemple, si un ami vous dit que vous êtes trop critique envers les autres, vous pourriez vous sentir attaqué et réagir en vous défendant, plutôt que de l’écouter et de considérer ses propos. Cela peut entraîner une rupture de la communication et de la compréhension mutuelle entre vous et votre ami.
Les jugements peuvent également entraîner des stéréotypes et des préjugés qui peuvent mener à des discriminations et des actes de violence à l’encontre de certaines personnes ou groupes. Par exemple, si vous jugez les personnes d’une certaine race ou d’une certaine religion comme étant violentes ou dangereuses, vous pourriez être plus enclin à les craindre ou à les éviter, plutôt que de les considérer comme des individus uniques et de les traiter avec respect.
Heureusement, il existe des méthodes pour gérer les jugements et les conflits de manière pacifique et respectueuse. La Communication Non Violente est une approche efficace qui nous invite à utiliser un language sans jugement. La CNV invite à s’exprimer de manière authentique en partageant ses fonctions de vie (approche Redouane Saloul), ce qui nous anime profondément (les ‘besoins’), ses sentiments, sans juger ou critiquer l’autre personne. Cela permet de maintenir le lien et favorise une compréhension mutuelle.
En Communication Non Violente, nous faisons une différence entre les jugements moralisateurs et les jugements de valeurs.
Un jugement moralisateur est un jugement qui émet un avis sur la moralité ou l’immoralité d’une personne ou d’une action. Il est souvent lié à des normes sociales ou à des croyances religieuses et peut être véhiculé par des termes comme « bon » ou « mauvais ». Il a pour but de critiquer ou de condamner la personne ou l’action jugée.
Un exemple de jugement moralisateur serait de dire : « Cette personne est mauvaise car elle a triché sur son examen. » Cette phrase exprime un jugement moral, en utilisant des termes comme « mauvais » ou « bon » pour émettre un avis sur la moralité de la personne. Il sous-entend que la personne est moralement inférieure et qu’elle mérite un châtiment ou une condamnation. Ce genre de jugement est souvent basé sur des normes sociales ou des croyances religieuses, il ne prend pas en compte les circonstances et les motivations qui ont pu amener à ce comportement.
Un jugement de valeur, quant à lui, est un jugement qui émet un avis sur la qualité ou la valeur d’une personne ou d’une action. Il est souvent lié à des critères objectifs tels que la performance, la qualité ou l’utilité. Il a pour but de donner une opinion ou une évaluation sur la personne ou l’action jugée.
Un exemple de jugement de valeur serait de dire : « Cette voiture roule très bien sur la route. » Cette phrase exprime un jugement de valeur, en utilisant des critères objectifs tels que les performances de la voiture pour émettre une opinion sur la qualité de cette voiture. Il ne s’agit pas d’une note ou d’une évaluation numérique mais d’une évaluation basée sur une expérience personnelle ou des tests effectués qui permettent de se concentrer sur les caractéristiques de la voiture plutôt que sur des critères moraux ou subjectifs.
Il est important de noter que les jugements de valeur peuvent être subjectifs et basés sur des critères personnels et culturels, tandis que les jugements moraux sont généralement basés sur des normes sociales ou religieuses. Les jugements moraux peuvent causer plus de douleur et d’injustice, car ils mettent en cause la moralité de la personne, tandis que les jugements de valeur se concentrent sur la qualité ou la performance de la personne ou de l’action.
En résumé, les jugements peuvent être générateurs de violence dans nos relations.
Il est important de se rappeler que chaque individu est unique et mérite d’être traité avec respect et tolérance.