Notre réalité : notre spiritualité vivante en chaque instant
Depuis la nuit des temps, l’humanité aime les histoires, fictives ou réelles et à force de baigner dans ce monde d’histoire, d’idées nous nous déconnectons de la réalité immédiate, palpable, vendant même son “âme” pour un paradis futur…
Aujourd’hui un grand nombre de personnes, en quête de spiritualité cherchent à savoir comment vivre leur vie, ne réalisant pas qu’ils sont piégés par leur prison mentale alors que tout est déjà là…
Je vais partager ce qui est pour moi une évidence frein à notre liberté et l’expression de qui nous sommes vraiment.
Ce partage, comme celui de l’importance des mots que nous utilisons, sont des puissants outils pratiques et de transformations personnelles.
Dans cet article, je vais parler de plusieurs choses :
- ma zone d’expérience directe de la réalité (activités quotidiennes, interactions personnelles, travail et projets professionnels, loisirs et hobbies…)
- zone au delà de mon expérience directe composée de :
- des situations réelles : informations qui me parviennent : nouvelles et événements mondiaux (guerres, catastrophes naturelles, découvertes scientifiques et médicales, histoires de vie et biographies de personnes réelles, études et recherches, témoignages personnels vérifiables…)
- des situations fictives : films et séries, romans, jeux vidéo, légendes urbaines, croyances et superstitions infondées..
Vivre l’Instant Présent : Expériences Réelles vs. Histoires Fictives
Porter notre attention sur les expériences vécues et réelles plutôt que sur les histoires, les concepts et les informations, qui sont en dehors de notre réalité immédiate, nous aide à rester connectés à l’instant présent.
Une information fictive peut nous faire vivre des émotions bien réelles, pourtant ces émotions sont complètement artificielles et peuvent influencer notre vie de manière significative.
Les Émotions Issues de Situations Irréelles et L’impact des informations, mirage d’une réalité lointaine
Par exemple, regarder les informations à la télévision relatant des faits de guerre ou de famine dans le monde peut susciter en nous des émotions de colère, de tristesse ou de compassion. Bien que ces émotions soient authentiques, elles ne sont pas liées à une expérience directe. Cette situation est irréelle pour nous, car elle se situe en dehors de notre vie immédiate. Ces réactions, bien que réelles, sont basées sur des événements auxquels nous ne participons pas directement.
En regardant ces informations, un monde parallèle est crée, monde dans lequel nous juxtaposons à notre être un nouveau personnage complètement fictif, avec des besoins tout aussi imaginaires. Un personnage, façonné par les pensées et les émotions suscitées par ces informations, nous déconnecte tout simplement de l’expérience de la réalité. Comment pouvons-nous vivre notre vie alors que nous sommes en train de jouer l’acteur d’une fiction ?
Cela influence directement nos choix de vie, basés sur des expériences indirectes (dont nous ne faisons pas l’expérience) et nous perdons sans s’en rendre compte notre propre souveraineté en jouant un rôle de circonstances. Nous concentrons ainsi notre attention et énergies de vie sur ce qui est hors de notre zone de contrôle et d’influence, plutôt que de nous engager activement dans notre propre réalité et de contribuer à notre environnement proche.
Être attentif à nos jugements
Ce type d’information, histoire, concepts, quand bien même réels mais en dehors de notre réalité, nous invite souvent à juger et là nous créons un monde de violence : qui sommes nous pour juger le monde, son déroulement, son état ?
En nous positionnant comme des juges de la réalité extérieure, nous alimentons ainsi un climat de tensions.
En évitant de juger ce qui est en dehors de notre réalité immédiate, nous cultivons la paix et une vie plus centrée sur l’instant présent.
L’Impact des Histoires Fictives
Lorsque nous nous racontons des histoires ou que nous nous perdons dans des pensées imaginaires, nous activons notre machine à penser sans faire d’expérience directe de la réalité, nous devenons des ‘zombies’. Cela peut avoir des conséquences importantes sur notre « bien-être » et notre perception de la réalité.
Par exemple, ruminer sur des scénarios hypothétiques de conflit avec un collègue peut provoquer du stress et de l’anxiété, même si ces scénarios ne se sont jamais produits. En se concentrant sur des pensées de ce type ou des craintes non fondées, nous pouvons finir par créer une réalité subjective qui n’est pas alignée avec notre expérience réelle, ce qui peut conduire à des états émotionnels complètement générés par de l’irréel et à une détérioration de notre qualité de vie.
La dépendance aux émotions
Je pense que nous aimons ressentir des émotions, sensations corporelles, car elles participent à nous sentir vivant.
Ce que je constate, c’est qu’à force d’être stimulé, par des expériences irréelles, vivre le quotidien est presque “insupportable” car beaucoup “trop calme” ou « insuffisante » en comparaison des expériences numériques hautement stimulantes. Nous cherchons à retrouver cette excitation sensorielle via les informations, notre téléphone, ordi, youtube, netflix… et créons ainsi notre propre dépendance, nous déconnectant de l’instant présent et de la vie elle même : nous sommes, tel un hamster, pris dans sa roue.
Cette stratégie pour se sentir vivant par exemple, est seulement une stratégie parmi tant d’autres.
Les Peurs Réelles et Fictives
Il en est de même pour les peurs. Certaines peurs sont basées sur des dangers réels, tandis que d’autres sont totalement fictives. Par exemple, la peur de parler en public peut être basée sur des expériences passées réelles.
En revanche, la peur de quelque chose de fictif, comme la peur de l’inconnu lorsqu’on envisage de quitter son travail pour quelque chose qui nous tient plus à coeur, est souvent alimentée par des histoires que nous nous racontons ou par des informations alarmistes que nous « consommons », plus que par notre expérience réelles.
Bien que la perspective d’un avenir meilleur, plus aligné avec ses envies/passions, certaines personnes restent paralysées par la peur de l’inconnu. Elles imaginent des scénarios catastrophiques : ne pas être à la hauteur de ce changement, échouer dans ses nouvelles responsabilités ou regretter d’avoir quitté son emploi actuel.
Ces pensées, bien que fictives, peuvent susciter de réelles peurs et d’anxiété. La personne peut commencer à douter de ses compétences, à se sentir stressée et à perdre confiance en elle-même.
Cette situation est irréelle pour elle, car elle ne se base pas sur des faits concrets mais sur des suppositions et des peurs irrationnelles. En se laissant aller à toutes ces histoires fictives, elles se déconnectent de l’expérience actuelle et des opportunités réelles qui s’offrent à elles.
En nous laissant emporter par des peurs fictives et des scénarios alarmistes, nous risquons de nous déconnecter de notre réalité immédiate, de perdre notre tranquillité d’esprit et de compromettre notre bien-être et notre épanouissement. Il est donc crucial de rester ancré dans le présent, d’évaluer les situations sur la base de faits concrets. En faisant cela, nous pouvons surmonter la peur de l’inconnu et saisir les opportunités qui peuvent réellement enrichir notre vie.
Le pièges des Émotions fictives, Marqueurs Puissants
Les émotions, qu’elles soient générées par des fictions ou réelles, sont de puissants marqueurs qui engramment des expériences dans notre corps et influencent notre vie (cf. la mémoire cellulaire).
Prenons l’exemple des films : un film peut nous raconter une histoire qui nous marque profondément. Par exemple, si nous voyons un personnage perdre un être cher, nous pouvons ressentir une tristesse intense, même si cette perte n’est pas réelle pour nous. Et si nous pensons à une personne chère, l’émotion et la pensée se gravent en nous et peut donc créer la peur de la perte d’une personne proche et angoisser par avance de cette expérience inévitable.
Les histoires fictives peuvent façonner nos croyances et nos attitudes de manière subtile mais significative. Par exemple, regarder des films d’amour idéalisés peut nous amener à avoir des attentes irréalistes sur les relations, nous faisant croire que les conflits devraient être rares et les résolutions toujours parfaites. Cela peut créer une insatisfaction dans nos relations réelles, où les défis et les imperfections sont normaux et inévitables.
Notre corps réagit de manière similaire à une expérience vécue ou fictives, l’exemple de la Préparation Mentale des Sportifs et des films d’horreur
Un point crucial à garder à l’esprit est que notre cerveau et notre corps ne font pas la différence entre une expérience fictive et une expérience réelle. La préparation mentale des sportifs en est un excellent exemple. Les athlètes utilisent des techniques de visualisation pour améliorer leurs performances. En visualisant des succès futurs, ils entraînent leur cerveau à croire qu’ils ont déjà accompli ces exploits. Cela renforce leur confiance et leur capacité à réaliser ces performances dans la réalité.
Si nous prenons le cas des réactions physiologiques que nous pouvons avoir en regardant un film d’horreur. Même si nous savons consciemment que ce que nous voyons à l’écran n’est pas réel, notre corps peut réagir en augmentant notre fréquence cardiaque, en accélérant notre respiration et en provoquant d’autres réponses physiologiques similaires à celles que nous aurions si nous étions réellement en danger. Cela démontre comment notre corps peut réagir de manière similaire à des expériences vécues ou fictives.
L’Importance de Vivre l’Instant Présent
Pour préserver notre liberté, souveraineté, il est essentiel de nous concentrer sur les expériences réelles et de minimiser notre exposition à des histoires fictives, réelles mais déconnectées de notre réalité ou à des pensées imaginaires, qui peuvent nous déconnecter de l’instant présent. En cultivant cette conscience, nous pouvons vivre une vie plus ancrée, plus authentique et plus libre des influences extérieures
Conclusion
L’exposition continue à des émotions intenses et artificielles peut perturber notre équilibre émotionnel. Au lieu de vivre une gamme naturelle d’émotions basées sur des expériences réelles, nous pouvons devenir dépendants de stimuli extrêmes pour ressentir des émotions, ce qui peut diminuer notre capacité à apprécier les aspects plus subtils et positifs de la vie quotidienne en plus d’influencer notre vie sans aucune raison réelle !
En recentrant notre attention sur les expériences vécues et en réduisant notre dépendance aux informations et aux histoires fictives, ou réelles mais loins de notre réalité nous pouvons créer un espace de liberté intérieure où notre vie est guidée par la réalité présente plutôt que par des illusions.
Cultiver une conscience de cette distinction nous permet de mieux focaliser notre attention sur des expériences réelles et significatives qui enrichissent véritablement notre vie.
Cela demande une vigilance de chaque instant pour être présent à notre réalité et vivre pleinement cette expérience mystique d’être vivant.
Pour moi, c’est là que se trouve la vraie spiritualité : une approche complétement ancrée dans le matériel et enracinée sur terre, plutôt que les élucubrations ésotériques qui nous détournent de cette réalité tangible et palpable.
C’est pour cela que j’aime l’approche pratique de la Communication Non Violente, qui nous invite à une observation neutre, sans jugement, sans évaluation, nous permettant ainsi d’être attentifs aux concepts, histoires réelles qui biaise la réalité, et génère des tensions, violences, inutilement. Cette pratique simple nous ramène à l’instant présent, réel.
Ceci étant une histoire, je vous laisse retourner à la réalité 😉